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Licenciement abusif : de quoi s’agit-il ? Quelle procédure à suivre et quelles indemnités possibles ?

Tout savoir sur le licenciement abusifEn France, tout licenciement doit être justifié par l’employeur et reposer sur une cause réelle et sérieuse. Quand ce n’est pas le cas, ou lorsque la procédure légale de licenciement n’a pas été respectée, on parle de licenciement abusif (en savoir plus).

Si, en tant que salarié, vous souhaitez contester votre licenciement, vous devez saisir le conseil des prud’hommes (CPH) en respectant certains délais (toutes les infos utiles).

Lorsque le juge reconnaît le caractère abusif d’un licenciement, soit le salarié est réintégré dans l’entreprise, soit ce dernier perçoit des indemnités spécifiques (voir les détails).

Quand parle-t-on de licenciement abusif ?

Quel que soit le motif d’un licenciement (économique ou personnel), il doit s’appuyer sur une cause réelle et sérieuse, c’est-à-dire être justifié par une raison précise et vérifiable qui est suffisamment importante pour entraîner la rupture du contrat de travail.

De plus, en fonction du motif du licenciement, une procédure légale spécifique doit être suivie et l’employeur doit respecter des étapes précises avant de renvoyer un salarié.

Lorsque cette procédure n’est pas suivie, ou quand un salarié estime que son licenciement n’est pas justifié, il peut le contester en saisissant le conseil des prud’hommes (voir plus bas).

Ainsi, il existe 3 types de licenciement considérés comme abusifs :

  • Si le licenciement ne s’appuie pas sur une cause réelle et sérieuse : on parle de licenciement injustifié
  • Si la procédure légale de licenciement n’a pas été respectée : on parle de licenciement irrégulier
  • Si le licenciement a été motivé par un des cas de nullité prévus par la loi (ex. : harcèlement moral ou sexuel, licenciement discriminatoire…), on parle de licenciement nul (cf  l’article L 1235-3-1 du Code du travail)

Les conséquences varieront selon le type de licenciement retenu par le juge (voir plus bas).

 

Licenciement abusif, que faire : la procédure à suivre

Lorsqu’un salarié souhaite contester un licenciement qu’il considère comme abusif, il doit avant tout essayer de trouver un accord à l’amiable. En effet, cette étape est nécessaire avant tout recours en justice.

Pour tenter de résoudre le litige qui l’oppose à son employeur, il pourra, au choix, recourir à la conciliation, à la médiation, ou à une procédure participative au cours de laquelle lui et son employeur s’engageront dans une convention écrite à résoudre leur litige à l’amiable.

En cas d’accord trouvé entre l’employeur et le salarié, un document écrit doit être signé et peut être validé par un juge.

Si la résolution à l’amiable n’a pas abouti, le salarié qui souhaite contester son licenciement doit alors saisir le conseil des Prud’hommes. Cette procédure est entièrement gratuite.

Attention : un licenciement peut être contesté au plus tard 1 an après la date de réception de la lettre de licenciement. Passé ce délai de prescription, vous ne pourrez plus saisir les prud’hommes (cf article L1471-1 du Code du travail).

Pour saisir le Conseil des prud’hommes en cas de licenciement abusif, suivez les étapes suivantes :

  • Remplissez le formulaire Cerfa n°15586*02 disponible au greffe du conseil compétent (soit celui de votre lieu de travail, soit celui du siège social de l’entreprise qui vous a licencié)
  • Envoyez une lettre recommandée avec avis de réception ou déposez un courrier au secrétariat du greffe des Prud’hommes

Vous retrouverez dans cet article toutes les étapes utiles de la procédure prud’homale.

À noter : la procédure pouvant être lourde et complexe, il est fortement recommandé de vous faire accompagner par un avocat ou toute autre personne compétente (représentants syndicaux, assistance juridique, etc.).

 

Licenciement abusif : indemnités ou réintégration

Lorsqu’un juge estime que le licenciement est abusif, les conséquences varient selon les cas :

  • Si le licenciement est considéré comme injustifié (sans cause réelle et sérieuse) : le juge peut proposer la réintégration du salarié dans l’entreprise. Si la réintégration est impossible ou que l’une des parties la refuse (employeur ou salarié), l’employeur est alors condamné à verser une indemnité dont le montant dépendra du salaire et de l’ancienneté du salarié, en application du barème de l’article L. 1235-3 du Code du travail.
  • Si votre licenciement est invalidé pour nullité : l’employeur et le salarié sont replacés dans la situation antérieure au licenciement, ce qui signifie que l’employeur doit verser au salarié tous les salaires qu’il aurait dû percevoir. Le salarié peut ensuite choisir entre réintégrer l’entreprise OU percevoir une indemnité prud’homale qui sera fixée par les juges en réparation du préjudice subi, et dont le montant ne pourra être inférieur à 6 mois de salaire (article L. 1235-3-1 du Code du travail).
  • Si votre licenciement est jugé irrégulier : le juge peut exiger que le licenciement soit remis en œuvre en respect de la procédure légale (dans le cas d’un licenciement économique), et le salarié peut percevoir une indemnité compensatrice d’un montant maximum égal à 1 mois de salaire (article L. 1235-2 du Code du travail).

Bon à savoir : vous pouvez estimer le montant de votre indemnité de licenciement abusif en utilisant un simulateur gratuit. Sachez par ailleurs que cette indemnité n’est pas imposable, et qu’elle est cumulable avec l’indemnité légale de licenciement.

Crédit photo : © Miljan Živković / Adobe

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