Calcul du délai de carence ASSEDIC : Règles générales et exceptions
Le délai de carence de Pôle Emploi, définition
Un salarié privé de son emploi doit s’inscrire au chômage dans les meilleurs délais. Il ne recevra pas d’indemnités ASSEDIC immédiatement. En effet, Pôle Emploi applique un différé d’indemnisation appelé délai de carence. C’est à dire que vous ne recevrez pas d’allocations chômage dès votre inscription mais à partir d’une date fixée par le Pôle Emploi.
Ce délai de carence Pôle Emploi est fixé au minimum à 7 jours (voir la Circulaire UNEDIC n° 2011-25 du 7 juillet 2011). Pour calculer la durée de ce délai, 3 éléments principaux, décrits ci-dessous, sont pris en compte.
Quels sont les éléments entrant dans le calcul du délai de carence?
Notez bien que le début du délai de carence ASSEDIC commence au jour de votre inscription au Pôle Emploi (et non au jour qui suit la fin de votre dernier contrat de travail). Il est donc primordial de procéder le plus rapidement possible à votre inscription Pôle Emploi.
Le délai se compose des 3 éléments suivants :
Notez bien que les indemnités légales fixées par la loi n’entrent pas dans le délai de carence. Ainsi, la prime de précarité reçu à la fin d’un CDD (appelé aussi indemnité de fin de contrat) ne sera en aucun cas carencée.
Cas particuliers et exceptions du délai de carence Pôle Emploi
Rappel des exceptions à l’application de la carence ASSEDIC :
- Le délai de carence incompréhensible de 7 jours ne peut vous être appliqué qu’une seule fois au cours de l’année civile.
- Les RTT et les heures supplémentaires que vous aurez reçu à la fin de votre contrat ne sont pas à intégrer dans le délai de carence
- Au cas où vous percevez une indemnité de rupture supérieure aux indemnités légales et conventionnelles (type indemnités transactionnelles), le délai de carence Pôle Emploi appliqué ne pourra pas être supérieur à 150 jours. Il est de 75 jours en cas de licenciement économique.
Exemple de calcul du délai de carence ASSEDIC
Pour mieux illustrer le calcul du délai de carence, prenons un exemple concret :
Après 8 ans d’ancienneté, Monsieur X négocie avec son employeur une rupture conventionnelle. Son salaire journalier de référence sur les 12 derniers mois est fixé à 50 euros (voir calcul du SJR). Il bénéficie d’une indemnité légale de 5.000 euros pour son ancienneté ainsi que d’une indemnité transactionnelle d’un montant de 6.000 euros négocié avec son employeur. A la fin de son contrat Monsieur X n’avait pas utilisé 30 jours de congés payés qui lui sont donc reversés, soit 2.000 euros. Il lui restait en outre 15 jours de RTT à prendre qui lui sont aussi payés, soit 1.000 euros.
Il effectue son dernier jour de travail le 30/10/2022 et n’a pas à effectuer son préavis de 2 mois dont le montant lui est directement versé. Son premier jour d’indemnisation chômage commencera selon les modalités suivantes :
- Tout d’abord, la fin réel de l’activité de Monsieur X est fixé par Pôle Emploi au 30/12/2022 et non pas au 30/10 car les 2 mois de préavis ont étés payés
- Ensuite, il faut rajouté le délai de carence légale de 7 jours, ce qui nous amène au 06/01/2023
- Monsieur X a perçu 30 jours de congés payés soit 2.000 euros, ils sont à inclure dans le délai de carence. Pour cela, il faut diviser le montant de 2.000 euros par le SJR soit 50€ = 40. Il faut donc rajouter 40 jours au délai de carence, ce qui nous fait le 16/02/2023
- Pour finir, Monsieur X a perçu une indemnité transactionnelle de 6.000 euros. Ce montant représente 66 jours supplémentaires (6000/90). Il faut donc rajouter 66 jours de carence ASSEDIC au 16/02 précédemment calculé, ce qui fait le 21/04/2023.
Ainsi Monsieur X qui a fini le 30/10/2022, ne commencera à percevoir ses indemnités chômage qu’à compter du 21/04/2023. Bien sur, sa durée d’indemnisation ASSEDIC ne commencera qu’à partir de cette date.
Comme vous avez pu le constater, les indemnités légales ainsi que les 1.000 euros perçus pour les RTT n’ont pas à être intégrés dans le calcul du délai de carence Pôle Emploi.
118 comments