Le chômage en France est instable depuis de nombreuses années. Ces derniers mois, les hausses et les baisses se succèdent. En ce qui concerne les chômeurs de longue durée, le territoire français fait figure de mauvais élève.
Si l’on compare les chômeurs inscrits sur la liste des demandeurs d’emploi depuis plus d’un an avec ceux des pays de l’OCDE (Organisation et Coopération de Développement Économique), la France ne figure pas en bonne position. Entre 2006 et 2015, le taux de chômage de longue durée est en progression de 3,9% alors que dans le même temps il a diminué de plus de 25% en Allemagne.
Définition du chômage de longue durée selon l’INSEE
Les chiffres du chômage sont publiés chaque mois par Pôle Emploi. Ils prennent en compte les demandeurs d’emploi sans activité au cours du mois (inscrits en catégorie A). Les personnes ayant eu une activité partielle ou en formation sortent du calcul. Néamoins, toutes les catégories d’age sont prises en compte, les jeunes, les 25-49 ans et les seniors. Si vous souhaitez savoir comment se calcule le chômage en France, consultez cet article.
Ce que l’on entend par chômeurs de longue, selon la définition de l’INSEE, est une personne en âge de travailler (plus de 15 ans) apte au travail. Elle doit être sans activité, au chômage depuis plus d’un an mais disponible dans les 15 jours et, faire des démarches dans le but de s’insérer sur le marché du travail et s’être actualisé.
Sur l’ensemble des chômeurs en France, la catégorie longue durée représente 42,6% des inscrits en 2015, ce qui est un chiffre très élevé.
La France inquiète par son taux de chômage de longue durée en hausse
En ce qui concerne les pays de l’OCDE, le temps de chômage moyen est estimé à 8,1 mois. A titre de comparaison, il est de 6,7 mois aux États-Unis. En France, plus de 40% des personnes à la recherche d’un emploi le sont depuis plus d’un an.
Voici l’évolution du nombre de chômeurs de longue durée en France par rapport à l’ensemble des demandeurs d’emploi :
- 2006 : Les chômeurs de longue durée représentent 41% du nombre de chômeurs total
- 2007 : 39,2% du nombre de chômeurs total
- 2008 : 36,6% du nombre de chômeurs total
- 2009 : 34,5% du nombre de chômeurs total
- 2010 : 39,5% du nombre de chômeurs total
- 2011 : 40,7% du nombre de chômeurs total
- 2012 : 39,6% du nombre de chômeurs total
- 2013 : 40,2% du nombre de chômeurs total
- 2014 : 42,5% du nombre de chômeurs total
- 2015 : 42,6% du nombre de chômeurs total
Les chiffres se basent sur la définition de l’INSEE (voir paragraphe ci-dessus). Après avoir subit une baisse de 2006 à 2008, la France voit sont taux de chômage de longue durée augmenter de façon significative. Entre 2006 et 2015, il est en hausse de 3,9% en 10 ans.
Si l’on regarde les chiffres de près, on s’aperçoit que l’Allemagne se trouve en moins bonne position avec un taux de 43,6% par rapport à l’ensemble des chômeurs. En revanche, le taux en 2006 était de 55,7% et se situe en 2015 à 43,6%, soit une diminution de 21,7%.
Si l’on prend l’ensemble des pays européens, le taux de chômage de longue durée le plus bas est recensé au Royaume-uni avec 30,7%. Si l’on élargie le spectre aux pays de l’OCDE, la palme revient aux États-Unis avec seulement 23%.
Ce qui est inquiétant est que si l’on regarde les chiffres du chômage de très longue durée (plus de 2 ans), les résultats sont plus ou moins similaires. Il représente en 2015 22% de l’ensemble des demandeurs d’emploi en France. Ils sont en hausse depuis la crise de 2008.
Le gouvernement français lutte depuis des années contre le chômage de longue durée en mettant différentes mesures en place comme le territoire zéro chômage ou bien encore des formations accessibles gratuitement aux demandeurs d’emploi (voir l’offre OpenClassrooms). A l’heure actuelle, la tendance a du mal à s’inverser.